Un manque de responsabilité sociale et historique dans un moment de détresse ?

31 décembre 2012

Un manque de responsabilité sociale et historique dans un moment de détresse ?

Manifestation devant le Capitole de Washington, pour éviter le précipice fiscal, le 12 décembre 2012Photo : AFP/WIN MCNAMEE
Manifestation devant le Capitole de Washington, pour éviter le précipice fiscal, le 12 décembre 2012
Photo : AFP/WIN MCNAMEE

La principale bataille se déroule actuellement dans le Congrès américain. Les démocrates exigent une augmentation du taux d’imposition des ménages les plus riches que nécessite de solides plans d’épargne sociaux, mais l’opposition républicaine ne le permet pas. Quelques heures seulement séparent les Américains d’un redoutable abîme fiscal suspendu à leurs têtes comme une véritable épée de Damoclès. Le président Barack Obama a en vain intensifié les négociations avec les dirigeants républicains en faisant des mini-accords pour éviter de nouvelle crise financière.

Selon certaines sources au Congrès, l’accord prévoit une extension limitée de réductions d’impôts pour les familles gagnant moins de 250.000 dollars par an, une extension des prestations liées à l’indemnisation du chômage et une disposition pour éviter les coupures de remboursement des médecins. Les experts on prévu un report de certaines réductions probablement liées aux secteurs de la défense.

L’idée d’Obama est d’éviter tout déclenchement, par exemple une hausse générale des impôts accompagnée par de fortes réductions des dépenses publiques qui entrerait en vigueur dès le premier janvier 2013, si aucun accord n’est conclu. C’est un véritable match où personne ne veut être le perdant. Mais attendons voir, au cours des 24 prochaines heures, pour savoir si ce sera vraiment impossible de parvenir à un accord.

Avant-hier, le président américain a rencontré pendant plusieurs heures les dirigeants de la majorité démocrate et la minorité républicaine au Sénat, Harry Reid et Mitch McConnell, le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, et le chef la minorité démocrate Nancy Pelosi. Mais, malgré tout, cette fin d’année que les dirigeants américains sont en train d’offrir à leur peuple ne s’agit pas d’une fin d’année tranquille : particulièrement le Congrès, dans l’intransigeance de l’opposition républicaine centrée du fondamentalisme Tea Party.

La nouvelle année s’activera d’une forte réduction des dépenses publiques et une augmentation générale des impôts, ajoutant jusqu’à environ $ 646 milliards qui tomberont comme une masse sur l’économie américaine en pleine relance, affectant par extension le reste du monde.

« Selon une analyse de la Banque TD, si le fameux précipice se produisait en 2013, les États-Unis perdraient environ 3 % de leur croissance, ce qui signifie que leur économie en général serait comprimée de 1 %. Par ricochet, celle du Canada devrait connaître une baisse se situant entre 1 et 1,8 %, selon le rapport de la TD, ce qui est assez radical, mais tout laisse à penser que l’économie du pays pourra garder la tête hors de l’eau, même s’il n’y a que le nez qui dépasse. Cette prévision ne tient toutefois pas compte des éléments humains comme la perte de confiance ou l’effet de panique qui empirent les choses. » d’après une source d’Associated Press qu’on peut lire sur le blogue de Gérald Fillion, journaliste spécialisé en Économie à Radio-Canada.

Parmi les organismes gouvernementaux américains les plus touchés seraient le ministère de la Défense. Comme un symbole de ces temps de crise, le Pentagone a perdu 55 milliards de dollars, et un nombre similaire aurait une incidence sur le budget des programmes sociaux, y compris les contributions à l’aide médicale pour les retraités et les chômeurs.

Un exemple : les familles qui gagnent entre 4.000 et 6.000 par mois (la grande majorité du pays) verront une augmentation de leur imposition moyen de 2500 $. Et cela est très sensible pour un pays qui se remet encore de la crise des prêts hypothécaires de 2008.

Donc, tout le monde est d’accord à Washington que le pays a besoin d’une réforme fiscale. Mais les républicains et les démocrates ne parviennent pas à se mettre d’accord à cause de leurs profondes différences idéologiques. Et je me demande si le problème ne se traduit pas par un manque de responsabilité sociale et historique dans un moment de détresse ?

Thélyson Orélien

Montréal, 30 Décembre 2012

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