Venezuela : Un Chavisme sans Chávez

20 avril 2013

Venezuela : Un Chavisme sans Chávez

Nicolás Maduro, successeur désigné de Chávez.
Nicolás Maduro, successeur désigné de Chávez.

CARACAS — Ancien vice-président vénézuélien et président par intérim Nicolás Maduro, dont le défunt président Hugo Chávez avait nommé comme son successeur préféré avant sa mort, a remporté l’élection présidentielle du 14 Avril 2013, mais il l’a fait en beaucoup moins que les sondages avaient présagé qu’il le ferait. À même une semaine plus tôt, certaines études avaient suggéré une marge de victoire de 14 pour cent.

Nicolás Maduro, un membre du Parti Socialiste Unifié du Venezuela, ancien chauffeur d’autobus et négociateur syndical pour agir au nom du Pôle patriotique, Grande coalition formée par une dizaine de partis de gauche et nationalistes au Venezuela, a battu au suffrage universel son plus proche rival, Henrique Capriles de la Table Ronde de l’Unité Démocratique, par 50,66 pour cent à 49,07 pour cent des voix.

Le taux de participation, 78,7 pour cent des 19 millions d’électeurs du pays, a été légèrement inférieur à ce qu’il avait été dans l’élection du mois Octobre 2012, qui a vu Hugo Chávez élu pour un quatrième mandat consécutif avec une marge retentissant de 11 points de pourcentage, Hugo Chávez le porte-étendard du socialisme latino-américain, était déjà malade à l’époque avant de mourir finalement du cancer le 5 Mars dernier.

Maintenant Henrique Capriles a allégué des irrégularités et a refusé de concéder. Exigeant un recomptage des votes, il a rejeté un document avant la course du Conseil électoral qui l’aurait obligé d’accepter le résultat quel qu’il soit. Les enjeux sont très élevés dans ce pays pétrolier, et bien qu’il détient de fortes convictions, le nouveau président vénézuélien n’a pas le charisme de son prédécesseur.

Nicolás Maduro a mené une campagne en lambeaux tout en surfant sur la notoriété de son commandant dans laquelle il a même dit que l’esprit de Chávez lui a rendu visite en forme d’oiseau. Henrique Capriles, pour sa part, veut mettre fin une fois pour toute à la révolution bolivarienne et au Chavisme, même s’il a transformé la vie de millions de pauvres vénézuéliens. L’élite vénézuélienne principalement blanc aimerait aussi revenir au bon vieux temps, ce qui n’est pas une chose facile à atteindre.

Hugo Chávez, le maître à penser du Chavisme et ancien président du Venezuela, de son vivant avait nationalisé la compagnie pétrolière Petróleos en imposant aux majors pétrolières transnationales de payer au pays 16 pour cent de leurs redevances pétrolières qui vont directement aux soins de santé, à l’éducation et au logement. Aujourd’hui un tiers des Vénézuéliens bénéficient une éducation financée par l’État y compris l’enseignement universitaire et la pauvreté absolue est en baisse de 40 pour cent à 7,3 pour cent.

Toutefois, la corruption et la criminalité violente constituent un fléau continuel et l’inflation est en hausse de 22 pour cent du fait que les recettes fiscales sont maintenant presque égales aux recettes pétrolières, pourtant il était de 27 pour cent en 2010. La machine socialiste une fois repartie, le soutient populaire autour du Chavisme ira bien au-delà de cette élection au sommet et c’est de plus en plus sûr qu’il ne sera pas facile de l’arrêter.

Thélyson Orélien

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