Haïti : La ministre Emmelie Prophète, symbole de l’incompétence

Article : Haïti : La ministre Emmelie Prophète, symbole de l’incompétence
Crédit: Wikimedia
22 mars 2023

Haïti : La ministre Emmelie Prophète, symbole de l’incompétence

Le 20 mars 2023, la ministre haitienne cumulant les postes de Justice, Culture, Communication et Sécurité publique, Emmelie Prophète, a fait une apparition sur l’émission « Yvenert Direct » de la radio haitienne Radio Sans Fin- RSF. Lors de cette apparition, elle a révélé l’existence de « territoires perdus » en Haïti, contrôlés par des gangs armés, ce qui a suscité une forte réprobation.

Elle a déclaré que ces « territoires perdus » où les habitants paient aux gangs pour avoir le droit de passage sont des endroits où la violence, le kidnapping, l’assassinat, le vol et l’incendie de maisons sont monnaie courante, et qu’elle ne s’y aventurera jamais.

Lorsqu’un auditeur de la diaspora a demandé ce qu’elle comptait faire en tant que ministre de la Sécurité publique, elle a répondu avec arrogance (en créole-haïtien), affirmant qu’elle ne restait pas avec l’auditeur et que si la diaspora haïtienne voulait plus de sécurité pour rentrer en Haïti, elle devait prendre en charge la situation à sa place. Et surtout, qu’elle n’a pas de leçon à prendre de personne.

Impuissant face aux gangs armés

Le passage de la ministre sur les ondes de Radio Sans Fin a suscité un tollé d’indignation. En déclarant sans détour que le pays possède des « territoires perdus » occupés par des gangs armés, la ministre a mis en lumière l’incapacité du gouvernement à assurer la sécurité de la population. Pire encore, cette déclaration a été perçue comme un aveu d’impuissance de la part de l’État haïtien, qui semble se résigner face à l’emprise des groupes armés sur une partie de son territoire.

Cette situation est d’autant plus inacceptable que les forces de sécurité et les autorités gouvernementales haïtiennes continuent à utiliser les biens et les fonds de l’État, alors même qu’elles avouent ne pas être en mesure de résoudre la situation actuelle du pays. Haïti, pays où la corruption, la violence et l’instabilité politique sont devenues monnaie courante, mérite pourtant mieux que des dirigeants incapables de prendre leurs responsabilités.

Briller par son incapacité à agir

Emmelie Prophète, en tant que ministre intérimaire de la Justice, de la culture, de la communication et de la Sécurité publique, devrait incarner la lutte contre l’insécurité et la violence qui gangrènent le pays. Or, ses déclarations ont plutôt révélé une personnalité peu sûre d’elle-même, incapable de faire face aux défis de sa fonction. En évoquant l’existence de « territoires perdus » et en refusant de s’engager sur une voie viable, la ministre s’est montrée déconnectée des réalités du terrain et a trahi l’absence de stratégie claire de la part de son gouvernement.

Le cumul des fonctions de la ministre de la justice et de la sécurité publique – qui a également la charge de la culture et de la communication – n’est pas non plus sans poser question. Comment une seule personne peut-elle prétendre gérer efficacement des dossiers aussi divers et complexes ? Le parcours de Mme Prophète, romancière et poète ayant occupé des postes dans la diplomatie haïtienne, ne semble pas lui conférer les compétences nécessaires pour faire face à l’ampleur des défis qui se posent à elle.

CC wikimedia

La solution doit venir des Haïtiens eux-mêmes

Face à l’impuissance du gouvernement haïtien, des voix se sont élevées pour demander la mise en place d’une force internationale afin de soutenir les forces de l’ordre locales dans leur lutte contre les gangs armés. Cette proposition, bien que compréhensible, doit cependant être envisagée avec prudence.

En effet, une intervention étrangère ne saurait constituer une solution pérenne à la crise que traverse Haïti. Il appartient avant tout aux autorités et à la population haïtiennes de prendre en main leur destin et de trouver les ressources nécessaires pour sortir de l’impasse dans laquelle le pays se trouve. La résilience, la solidarité et la volonté d’agir des Haïtiens doivent être mises à profit pour construire un avenir meilleur et plus sûr.

Il est également essentiel de repenser les politiques publiques et les stratégies de sécurité pour les adapter aux enjeux actuels. Cela implique notamment une réforme en profondeur des institutions, une lutte sans merci contre la corruption et un renforcement des capacités des forces de l’ordre. La coopération régionale et internationale doit également être encouragée, mais toujours dans le respect de la souveraineté et des aspirations du peuple haïtien.

La nécessité d’un changement de cap

Les déclarations irresponsables de la ministre a.i Emmelie Prophète constituent un signal d’alarme pour les dirigeants haïtiens et la population. Il est temps de tirer les leçons de cet épisode malheureux et de mettre en œuvre les changements nécessaires pour sortir Haïti de la spirale de la violence et de l’instabilité.

Cela implique un véritable engagement de la part des autorités, à tous les niveaux, pour restaurer la confiance de la population et garantir la sécurité sur l’ensemble du territoire. Les responsables politiques doivent faire preuve de transparence, d’intégrité et de détermination pour mener à bien cette mission. Ils doivent également être à l’écoute des besoins et des attentes des citoyens, qui sont les premières victimes de la situation actuelle.

LIRE AUSSI

Haïti : L’emprise des groupes dominants sur une « économie de violence »

Ariel Henry premier ministre controversé d’Haïti qui s’accroche à son poste malgré les soupçons qui le lient à l’assassinat du président Jovenel Moïse. Il assure également l’intérim de la présidence de la République à la suite de l’assassinat du président. (Wikimedia: Photo)

Haïti à la croisée des chemins

La démission de la ministre defacto Emmelie Prophète et de son gouvernement, si elle devait se produire, ne saurait être suffisante pour résoudre les problèmes qui minent le pays. Elle pourrait toutefois constituer un premier pas vers une prise de conscience collective et une volonté de changement. Haïti est à la croisée des chemins, et il appartient à ses dirigeants et à sa population de choisir la voie de la paix, de la justice et du développement.

Le comportement irresponsable de la ministre de la Justice Emmelie Prophète et ses déclarations sur les « territoires perdus » d’Haïti sont symptomatiques d’un gouvernement en déroute, incapable de protéger sa population et de garantir la sécurité sur son territoire. Pour inverser la tendance et sortir de cette crise, il est impératif de repenser les politiques de sécurité, de lutter contre la corruption et de renforcer les institutions. Les Haïtiens doivent être au cœur de cette démarche, en prenant en main leur destin et en agissant pour construire un avenir meilleur et plus sûr pour leur pays.

LIRE AUSSI

Comment lutter contre l’insécurité en Haïti ?

Emmelie Prophète restera dans la mémoire collective comme une ministre defacto cumularde incompétente d’un gouvernement corrompu, qui a su mettre en lumière l’incapacité de l’État haïtien à assurer la sécurité de ses citoyens.

Ministre de la Justice, de la culture, de la communication et de la Sécurité publique sous la direction d’Ariel Henry, premier ministre controversé qui s’accroche à son poste malgré les soupçons qui le lient à l’assassinat du président Jovenel Moïse, Emmelie Prophète n’a pas su trouver les solutions pour résoudre la crise actuelle. La situation en Haïti reste précaire, et il appartient maintenant aux Haïtiens de faire entendre leur voix et de prendre en main leur destin pour construire un avenir meilleur pour leur pays.-

Étiquettes
Partagez

Commentaires

Garens Jean-Louis
Répondre

Ces personnalités politiques agissent comme des "ayant droit" et sont sans cesse reconduites à des postes pour lesquels elles n'ont ni le profil ni les compétences en la matière.