Petites anecdotes croustillantes de la ville des Gonaïves !

Article : Petites anecdotes croustillantes de la ville des Gonaïves !
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14 octobre 2013

Petites anecdotes croustillantes de la ville des Gonaïves !

Voilà, je vous propose quatre petites anecdotes croustillantes et vivantes sur Gonaïves, la ville où je suis né. Et bientôt je vous en raconterai d’autres sur Paris, Pointe-à-Pitre, Marigot, Santiago, Genève, Val d’Aoste, Port-au-Prince, Cap-Haïtien, Jacmel, Rimouski,  Montréal et d’autres villes du monde que j’ai eu la chance de visiter, quelques-unes qui m’habitent et que j’habite.

Le Racing Football Club des Gonaïves 

Un homme très populaire de la ville des Gonaïves, je ne citerai pas de nom, assistait à un match de Football (soccer) opposant le Racing Football Club des Gonaïves à l’Association Sportive Capoise – l’ASC du Cap-Haïtien. Le reporter de Radio Indépendance disait que l’équipe des Gonaïves avait gagné le match de justesse. Le monsieur très populaire était assis près du reporter. Comme il aimait beaucoup la langue française, il a voulu expliquer à un ami qui n’était pas présent au Parc Vincent. « P… mon ami, l’équipe des Gonaïves a gagné le match de tristesse. »

Les baptêmes de poupées

Il était de coutume aux Gonaïves d’organiser  des baptêmes de poupées dans les familles pour faciliter la rencontre entre les jeunes des deux sexes. La poupée était prétexte de la rencontre. Il fallait un parrain et une marraine pour le bébé. De la musique, des mets variés, de l’élégance, et la galanterie faisaient partie du menu. Le parrain devait prononcer un discours éloquent et présenter un cadeau à la marraine. Parfois cette amitié occasionnelle entre parrain et marraine débouchait sur des aventures amoureuses sérieuses qui duraient de longues années et par la suite conduisaient parfois même à des engagements officiels et religieux durables. Pour preuve, bon nombre de la génération d’aujourd’hui, originaire de la ville des Gonaïves, si l’on fouille dans les annales collectives a pris naissance à partir de ces baptêmes de poupées d’autrefois.

Zacharie Delva

Dans les années 69, 70, comme racontent nos parents, il y était de coutume officielle que des délégations d’élèves, de miliciens connus sous le nom de Tontons Macoutes, des soldats et des notables de la ville se rendent à Descahos (entrée Ouest) pour venir rencontrer le leader populaire Zacharie Delva à chaque fois qu’il rentrait dans la ville. Personne n’avait le droit de dire non à cette tribulation qui durait d’habitude trois à quatre heures. Parfois, il ne venait même pas. Et personne ne pouvait abandonner son poste. Il fallait attendre la toute dernière minute pour que les responsables de chaque délégation acceptent de lever timidement l’ancre. Quand le parrain venait c’était la réjouissance pour les élèves des délégations, ces innocents, qui lui demandaient des jours de congé. Ils pouvaient obtenir un, deux à trois jours de congé suivant l’applaudissement qu’on lui avait réservé: « Congé, Congé demain et après demain, parrain! » hurlaient les enfants. Un simple geste de lui, et tout est réglé à Descahos, en pleine rue. Les directeurs d’écoles eux ne pouvaient rien dire. Ils devraient obéir, sinon… Mais à sa mort, Zacharie Delva n’aura pas la chance d’avoir des funérailles officielles.

Ti-Ciga

Ti-Ciga, l’un des grands entrepreneurs de la ville, riche, généreux, mais non instruit, versa un don en chèque à une association sportive étudiante pour les encourager. Ti-Ciga avait écrit le nom de l’association en chiffre. L’étudiante prenant le chèque a remarqué l’erreur et lui demande de corriger le nom. Ti-Ciga a pris sa plume et a mis un accent aigu sur le chiffre 2. Il avait offert un chèque de deux mille gourdes aux élèves du Collège comme donation. Quand un responsable de l’établissement lui a posé la question pourquoi, il avait donné une telle somme aux étudiants. Ti-Ciga a répondu: « je suis un ancien élève du Collège. »

À suivre… 😉

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